Greimas' relations to psychoanalysis have not so far given rise to any systematic studies. Nevertheless, since the publication of Sémantique Structurale (1966) Greimas puts forth his first semiotic models (including the acclaimed actantial model) in dialogue with psychoanalysis, even though this dialogue was very controversial (as it can be seen, for instance, on his harsh criticism of Ch. Mauron's psychocritics). Greimas even evaluates his transformational narrative model by analyzing psychoanalytical psycodramatic sessions with M. Safouan's support. This paper aims both at specifying what the psychoanalytic field provided to Greimas' reflection, and at presenting some particularities that allow Greimas to defend the identity of semiotics, far exceeding his initial goal of founding a semantic field. Throughout this article, influences, homologations, and echoes of the psycoanalytic field on semiotics will be unveiled, notably from Greimas' careful reading of the Freudian text which he used to consider the most important, namely Die Traumdeutung (1942), although references to psychoanalysis right after Sémantique Structurale have been reduced down to complete absence. Ultimately, Greimas' rare allusions to Lacan's contributions (e.g. the concept of "assumption") will make possible to clarify the relationship between himself and Lacan, who among psychoanalysts used to be both the most attentive and the most critical partner of linguists
Les relations de Greimas avec la psychanalyse n'ont pas suscité jusqu'à présent d'étude systématique. Et pourtant, dès Sémantique structurale (1966), Greimas construit ses premiers modèles sémiotiques (ainsi le célèbre modèle actantiel) dans le dialogue, quelquefois, certes, très polémique, avec la psychanalyse (cf. sa sévère critique de la psychocritique de Ch. Mauron); il va même jusqu'à évaluer son modèle narratif transformationnel en analysant des séances de psychodrame psychanalytique (avec l'aide de M. Safouan). On s'efforcera donc de préciser à la fois les emprunts à la psychanalyse mais aussi les différences fermement affirmées qui ont permis à Greimas de poser l'identité de la discipline, la sémiotique, qu'il créait, dépassant de fort loin son projet initial de fonder une sémantique. On découvrira chemin faisant les influences, les échos, les homologations suscitées essentiellement par la lecture, sur une longue période, du texte de Freud le plus important à ses yeux, soit la Traumdeutung (1942). Et même si les références à la psychanalyse, dès après Sémantique structurale, s'appauvrissent au point de finir par disparaître totalement. Enfin, les rares allusions de Greimas aux apports de Lacan (ainsi le concept d' «assomption») permettront de clarifier ses rapports avec celui qui, en psychanalyse, fut constamment le partenaire le plus attentif mais aussi le plus critique des linguistes.