Uchronies et nostalgies dans le livre de guerre pour enfants en France

Proa

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ISSN: 2175-6015
Editor Chefe: Christiano Key Tambascia
Início Publicação: 01/11/2009
Periodicidade: Anual
Área de Estudo: Antropologia, Área de Estudo: História, Área de Estudo: Sociologia, Área de Estudo: Artes, Área de Estudo: Multidisciplinar

Uchronies et nostalgies dans le livre de guerre pour enfants en France

Ano: 2011 | Volume: 3 | Número: Não se aplica
Autores: Guibert-Lassalle, Anne
Autor Correspondente: Anne Guibert-Lassalle | [email protected]

Palavras-chave: Sociologie de l’art, Livres pour enfants, Représentation de la guerre, Nostalgie, Uchronie, Processus narratif

Resumos Cadastrados

Resumo Inglês:

The theory of Frame Analysis by sociologist Erving Goffman enables to approach the rhythm of temporalities in the war book for children. Literary inscription, directed to the younger ones, of horrific and disconcerting current events pushes the author toward three possible kinds of nostalgia. Because of nostalgia for childhood, he is likely to indulge in his own infancy frames. By refusing too heavy current events, he falls back on nostalgia by proxy, often on a family basis. This nostalgia tends to a kind of uchronia in which war is ideally deprived from time marks. But above all, when they deal with war, writers and illustrators for the youth are liable to a “storyteller nostalgia” that casts their production in schemes from inherited tales. French actors in book-publishing for children, by the end of the XXth century, proved incapable of reporting on Cold War and on decolonization conflicts. The three forms of nostalgia converged into making Second arteWorld War the mental pattern of any representation of war in book-publishing for the youth. This situation is likely to register new developments with authors born after 1980.



Resumo Francês:

Résumé :La théorie des cadres de l’expérience du sociologue Erving Goffman permet de saisir le rythme des temporalités dans le livre de guerre pour enfants. L’inscription littéraire à l’attention des plus jeunes d’une actualité horrifiante ou déconcertante incite l’auteur à céder à trois formes possibles de nostalgies. La nostalgie de l’enfance le pousse à recourir aux cadres de sa propre expérience enfantine. Le refus d’une actualité trop lourde l’encourage à se réfugier dans une nostalgie par procuration, volontiers familiale. Cette dernière prend volontiers la forme d’une uchronie qui prive le fait guerrier de repères temporels. Mais surtout, l’auteur et l’illustrateur pour enfants sont sujets, lorsqu’ils traitent de la guerre, à une “nostalgie du conteur » qui coule leur production dans les schémas de récits hérités. Les acteurs du livre pour enfants en France à la fin du XXe siècle se sont montrés incapables de rendre compte de la guerre froide et des conflits de décolonisation. Les trois formes de nostalgie ont convergé pour faire de la Deuxième Guerre mondiale le modèle mental de toute représentation de la guerre dans l’édition pour la jeunesse. Cette situation semble vouloir évoluer avec les auteurs nés après 1980.