Je propose, dans le cadre de cette courte étude, d’apporter un modeste éclairage à la subtile question de l’habiter, en interrogeant le rapport possible de Bachelard à Heidegger à propos de la façon dont l’homme s’enracine dans un espace habitable. Il s’agira notamment de revenir sur la ligne de fracture que l’on semble constater en première approximation entre les deux philosophes, Bachelard examinant les ressorts d’une habitation heureuse de l’espace dans la dimension accueillante de la maison, pendant que Heidegger insisterait au contraire sur la dimension d’un être jeté au dehors, exposé au déracinement comme à l’angoisse.