Il existe différentes manières de rendre la culture qui sert d’arrière-plan à l’histoire dans un roman. L’une des plus efficaces est d’introduire dans le texte des expressions référentielles relevant de cette culture. Dans un roman dont les thèmes embrassent plusieurs cultures, les références à celles-ci se font parfois dans des langues différentes. Comment un traducteur transmet-il ces différences? Nous traiterons de cette question en analysant quelques expressions référentielles et leur traduction. Il est d’un intérêt particulier que le traducteur du texte que nous analysons, C.G. Bjurström, a exprimé sa préférence pour la traduction «adéquate»1 , c’est-à-dire une traduction où le traducteur s’efforce de s’approcher au maximum de la façon de s’exprimer du texte original. Il s’est prononcé à ce sujet dans une interview dans la revue littéraire TransLittérature2 : «Je ne vois pas d’inconvénient à ce que le texte garde dans la traduction un je-ne-sais-quoi d’étranger : pourquoi aller chercher des textes écrits dans une autre langue, si on veut à tout prix les forcer à ressembler à ce qui est déjà écrit dans la nôtre?». Cette prise de position concorde-t-elle avec sa manière de traduire?