Une des plus graves menaces de l’art, de la littérature – et de la traduction littéraire – est, paradoxalement, la diffusion de l’art et de la littérature. Ce n’est, sans doute, pas un hasard que plusieurs langues latines appellent cette forme de communication culturelle de «vulgarisation», terme dont les connotations signalent l’estompement des qualités propres de l’œuvre. La quantification de la «culture», son «accroissement» comporte toujours le danger des habitudes culturelles mortes et de la perte de la sensibilité vive par rapport à l’abîme qui sépare le langage quotidien du langage artistique, le parler de tous les jours du chant qui instaure et fonde la possibilité de toute communication.